Hier
Hier j'avais dix ans et j'avais les joues roses
Et nous jouions sans fin de l'aube jusqu'au soir,
Dans le ruisseau, le pré, la forêt, où repose
A jamais disparu l'éclat de tes yeux noirs.
Hier j'avais vingt ans, j'étais fier de ma mine
J'avais les yeux luisants, le jarret vigoureux,
Vigoureux mes deux bras, et souple, mon échine,
J'étais un déluré, leste, vif, amoureux...
Hier j'avais cent ans et je voyais le monde
Du haut de mon passé, d'un oeil dur et moqueur
Et je le critiquais... J'avais de la faconde,
J'avais quelques savoirs et j'étais raisonneur...
Maintenant j'ai mille ans et plus et je chemine
Sur la route infinie qui mène à l'avenir
Et plus je vais marchant, plus je vois mes racines
Et pour moi le futur n'est qu'un grand souvenir.
J'aurais cinq cent mille ans que rien n'aurait au monde
Plus de sel, plus de goût que ce que j'ai vécu
Et tout cet avenir que notre espoir inonde
Ne serait jamais plus que ce que j'ai vécu...
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Avec mes amitiés
Alain
Pour voir mon site : Mes vers à moi
""- Ah ! Monsieur ! Que seraient les hommes sans les femmes ?
- Ah ! Madame ! Ils seraient rares ! Très rares !""
(Mark Twain)