Il ne me reste
Que peu de poèmes à lire
Dans des pages
Que l’ingratitude a souillées.
Il ne me reste à cueillir
Que quelques brins de muguet
Dans un verger
Où le vent a tout fauché.
Il ne me reste
Que peu de souvenirs ,
Quelques promesses à tenir
Et peu de temps à rire
À gorge deployée .
Il ne me reste
Qu’un été pour t’aimer
Et retrouver le chemin
Que nous avons un jour déserté .
Il ne me reste
Que des bribes
D’une douce chanson,
Les traces d’un radieux printemps ,
Les rayons d’un soleil couchant
Et des absents oubliés.
Il ne me reste
Que l’ombre d’un rêve inachevé
Et quelques cendres d’un feu
Que l’hiver a consumé.
À quoi donc servir de se battre
À qui bon servir de reverdir
Et de repousser
Au fond d’un champ aride
Et d’un cœur desséché?