Plume de diamant Inscrit le: 7/2/2010 De: |
Une femme dans chaque port De l'or , de l'or des Indes De l'or de Madagascar De l'or des côtes africaines De l'or ... de l'or ... encore Quand ma tante femme de pêcheur Ouvrait devant moi sa boite à bijoux J'ouvrais les deux mains pour soulever Colliers , bagues , chaines , bracelets J'aimais l'éclat , le joli tintement Dans mes doigts d'enfant C'est trop beau ! disait la fillette d'alors Chaque bijou avait son histoire Son voyage et consolait une séparation Avait il des maitresses alors ? Ma tante se posait elle cette question ? Une femme dans chaque port dit le dicton Était il libertin le tonton ? J'aime à penser que non Que s'il revenait la comblant de cadeaux N'est ce pas preuve que sa femme lui avait manqué Que dans chaque escale il pensait à un cadeau ? Ou se sentait il coupable de trahison ? Quand il revenait dans son foyer Six mois en mer ce n'est pas rien Deux ou trois mois Sans ses fils , sa femme , son foyer Fallait surement être brave et suer Pour revenir avec les filets bondés Marin à la SAPMER Je ne savais alors ce que c'était Sinon ... C'était ne plus voir l'oncle pendant un temps Mais toujours , il revenait Ma mère , sa sœur devait alors veiller sur sa famille Au moindre problèmes , elle aidait , on venait lui dire Enfant malade , sorties ou autres , elle y allait L'oncle revenait la tête pleine d'histoires Mes cousins et moi on écoutait Emerveillés nous l'étions alors Coquillages , sirènes , quelques menus paquets Un peigne en écaille , un boléro indien au fil d'or Je croyais et buvais ses paroles mensongères Les belles sirènes au milieu de l'océan Eole et Poséidon les autorisant à pêcher du poisson Les pirates , les flibustiers , les drapeaux bariolés Tout n'était que menteries Aurait il résister ? A quelques belles malgachines Quelques malbaraises , quelques belles d'Afrique Je le doute aujourd'hui en vrai Il était si gentil , si drôle , si bel homme Les femmes devaient se bousculer Quémandant un sourire ou ... L'or , l'or dans l'or de ma tante J'aimais plongé ma main Essayer les bagues trop grandes A mon cou plusieurs colliers Nous faisions ensemble des pas de danses Demain l'oncle rentrait La tristesse de ma tante Alors sur son visage s'effaçait Un sourire se dessinait Aujourd'hui Vers vous deux mes pensées s'envolent Ensemble à jamais désormais Reposez en paix oncle et tante Je vous aimais !
Une femme dans chaque port 912654
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