Regarde cette mer frondeuse
Avec sa côte en lambeaux
Blessures sur les falaises rocheuses
Que laminent les vagues de maux
Et ces crevasses profondes
Creusées par les rauques sanglots
Les soupirs qui grondent
Aux cris se fixent des échos
Sur la rive ce vieux radeau
Adossé à l'âpre rivage
Aux flancs ridés comme la peau
Habillé d'un vieux manteau
Epave dans la baie des naufrages
Vieux nichoir d'oiseaux
Quitté pour de nouveaux voyages
Vers une contrée d'un renouveau
Laissant la plage comme tableau
Peint à l'encre écumeuse des flots
----------------
Ah ! si seulement avec une goutte de poésie ou d'amour nous pouvions apaiser la haine du monde !
Résidence sur la Terre (1935) Pablo Neruda
Blog: http://vaguesdepoesie.over-blog.com