AVOIR BON PIED, BON Ĺ’IL.
Un borgne qui louchait avait bon pied bon Ĺ“il,
Et, malgré son pied bot, gardait le pas agile,
Ayant l’œil avisé et le verbe facile,
Jamais sur un grand pied, ni dans le tape-à -l’œil,
Ne se manifestait : il ignorait l’orgueil.
Toujours les pieds sur terre, et sans aucune bile,
C’est d’un simple coup d’œil (celui restant mobile),
Qu’il savait aborder de pied ferme un écueil.
Voyant les maux d’autrui d’un autre œil que le sien
Sur la pointe d’un pied, et en bon tacticien,
Il ouvrait l’œil (le bon), en toute circonstance.
Un borgne, on le sait bien, dort toujours que d’un œil,
En sachant qu’il importe aussi cette exigence
De bien choisir le bon aux faits du trompe-l’œil.
Celui qui n’a qu’un œil sait la valeur de l’autre.
ANDRÉ
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Citation :
La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André LAUGIER)