Arrivée en sol, solitude
En vent de Nord portant pluie froide
Grêle et regrets en plein accord
J’ai loin laissé Arpoador
Pour un Paris gris chiffonnade.
J’ai mis ma bure, j’avais froid
En débarquant dans cette gare
Où nul pour moi n’eut de regard
Ou de sourire à mon endroit
J’ai marché sur un sol de pluie
Anthracite comme le ciel
Ma bouche avait un goût de fiel
Le quai sombre luisait de suie.
Dans des couloirs impersonnels
Je me perdais de place en place
Ne croisant que regards de glace
Sans voir la fin de ces tunnels
Ta bouche Ô , Métropolitain
Monstre béant clone cloporte
Rejetait tout le flot humain
Éparpillé devant ta porte
Me laissant seul sur le trottoir
Avec mon sac et ma guitare
Et plein d'envies de laisser choir
Mes rêves sur ce boulevard.
L'affiche me crache au visage
« Prends AIRMACHIN et puis voilà ! »
Châtelet- Porte des lilas
Je suis au terme du voyage.
La terrasse de ce troquet
Semblait être le bout du monde
Là , las, j’ai jeté mon ticket
Un aller, non fumeur, seconde.
Jacques BASCHIERI ©
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"Ce qui a le moins vieilli en moi c'est ma jeunesse"...Et il escaladait l'échelle qu'il avait appuyée à rien pour aller marier une girouette au vent