Marche le temps errant d’un pas apatride
Et s’en va semer son plein dans le vide
Émargeant sur nos fronts d’hideuses rides
C’est l’usure imbécile, frère, rêveur stupide.
Attends-tu un printemps que font les roses
Rien n’est si sûr ami, son horizon est morose
Son acier vert brunit, atteint de nécrose
Et sa joie glisse dans l’abîme d’une pause.
Attends-tu un été, un champion de mirages
Où l’amour débridé colonise les plages
Et dans son bleu trompeur ton âme nage
Qu’un illusoire bonheur te fait de nouveaux gages.
Attends-tu un automne expulsant ses feuillages
Vers des vents enragés en gâtant ses orages
Et ses flots trop pressés, ils en font un broyage
Tristes parcours hélas, chemins de tant de songes.
Attends-tu un hiver, la saison toute blanche
Qui efface d’un blanc nos péchés et nos tâches
Mais l'âge s’alourdit et nos dos usés penchent
Vers les creux apaisants que j’imagine étanches
----------------
Ecrire c'est dire silencieusement Ă ceux qui veulent bien vous Ă©couter.