Ai-je abîmé l’envie de t’écrire sans cesse ?
A force de jeter l’encre de mes caresses
Pour la millième fois… L’amour qui se répète,
Mariant malgré lui la muse et le poète.

Que ta peau sonne juste au bout de chaque rime
Bien apprise par cœur ! Je dévore l’intime
Comme une œuvre affamée, puisqu’elle en redemande…
De quoi prendre les mots pour un morceau de viande.

Un quatrain - Qui dit mieux ? - pour te faire tomber
Amoureuse de moi ou d’un bout de papier ?
Les deux, me direz-vous… Quand la beauté, je crois,
Se mêle à ce jeu là, bien sûr sommes-nous trois.

Que serait-il sans moi, ce réel ? Sans ton charme.
Lorsqu’on ne pleure plus, que deviennent les larmes ?
De la pierre ! Dis-moi si vraiment tu existes
Davantage ou bien sans le regard de l’artiste…

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"Le monde a soif d'amour : tu viendras l'apaiser." A. R.