À vous, amis poètes, éprouvés de l’amour,
Ceux qui n’ont d’autre choix que d’y croire, toujours,
Le cœur inconsolable et le regard trempé
Par la goutte de trop débordant du papier.
Vous dont le sentiment, au prix de la quiétude,
A juré tendresse à ceux qui ont la vie rude
Sans pouvoir aller mieux sans que l’autre, à côté,
Puisse enfin être heureux (ou du moins, à peu près).
Comment faire autrement ? Sinon rester de glace
Devant celui qui perd toujours à pile ou face,
Humain… Comme ces larmes édulcorant vos veines;
Savons-nous tous, ici, que mienne est votre peine…
À vous, puits de lumière, au fond du trou - pourtant -
Bien les seuls à jeter l’encre d’un autre sang,
Et si triste est la vie, qu’elle soit triste et belle !
C’est toujours ça de pris - et qui sait ? - l’essentiel.
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"Le monde a soif d'amour : tu viendras l'apaiser." A. R.