Je suis un de ces phares
Au milieu de nulle part
Qui dans un épais brouillard
Projette une apparence un peu bizarre
Malgré tout, je me trouve très veinard
D'appartenir à ces grands gaillards
Qui ont franchi les années avec un grand art
Un tableau vivant tellement rare
Encore tellement joyeux, digne d'une fanfare
Aussi silencieux, sans somptueux tintamarres
Et, pas encore tout à fait ringard
Lorsque sur moi, on pose un curieux regard
Qui valent sentimentalement des milliards
Je me sens comme un majestueux César
Qui a comme sujets ces fougueux canards
Dansant sur les vagues aux mouvements fuyards
Saluant au passage une famille de homards
Se mêlant aux cris des goélands criards
Détenant le titre bien choisi d'oiseaux fêtards
Si vous passez près de moi par hasard
Ne me trouvez pas un peu bigarre
Permettez-vous d'être seulement hilare
Sortez votre bonne humeur et votre guitare
Même si votre instrument fait un son nasillard
Pour près de moi, veiller très tard
Même si le temps est vraiment blafard
Soyez complaisant à mon égard
Puisque j'ai traversé le temps sans fard
Présent dans ce coin de la Gaspésie que j'accapare
Et, tellement fier de vous guider comme un vrai phare.
Martimer (octobre 2024)