J'ai déjà publié dans le forum quelques poèmes basés sur ce principe.
Petit rappel pour celles et ceux qui pourraient en ignorer le principe :
On appelle "vers brisés" des vers dont trois lectures sont possibles en les séparant verticalement. Le poème, rimé, semble se présenter normalement, lors de sa lecture, et il détermine un premier sens. Mais si le lecteur approfondit et coupe les vers à la césure, il obtient deux autres poèmes, chacun ayant un sens complet. Ci-dessous, on peut lire le poème normalement : il est en alexandrins. On peut aussi ne lire que les premiers hémistiches (à gauche) : la lecture conserve un sens. Il est possible, aussi, de ne lire que les seconds hémistiches (à droite), et l’on obtient le sens d’une nouvelle interprétation. Par contre, je n’ai pas fait emploi de la rime à la césure pour les premiers hémistiches.
LA POLITIQUE
(Vers brisés)
En France c’est courant, // le mensonge est un jeu
Où les mots sont une arme, // et le discours la ruse ;
Chaque politicien // dans un art nébuleux,
Y brode le mensonge, // y intrigue et abuse.
Le peuple est spectateur, // continûment perdant,
Et suit, bien malgré lui, // sans vraiment trop comprendre
Les promesses, hélas, // le micmac abondant,
Tout le charlatanisme // auquel il faut s’attendre.
La politique est l’art, // perverti mais subtil,
Où la diplomatie, // dissimulant le vice,
Impose le pouvoir // quand tout est volatil,
Le peuple étant berné : // tout s’écroule en coulisse.
Soyons les citoyens // du noble travailleur,
D’un système louable, // il faut bénir le choix !
Et honte au magouillage // et au spéculateur,
Déglinguant le pays : // dire non se conçoit.
ANDRÉ
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Citation :
La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André LAUGIER)