Il avait dix-huit ans et la vie devant lui.
Est-ce encore le cas ? J’ose espérer que oui…
Au départ une envie d’intensifier la fête,
Aujourd’hui le besoin de s’éclater la tête.
Cela ne suffit pas ! (Ça ne suffit jamais)
Un verre et puis un autre, un pétard est resté…
Dans sa poche, au matin, deux trois miettes qui traînent;
Devoir s’en séparer lui ferait de la peine.
Alors le voilà seul, emmuré dans sa chambre,
À fumer les printemps dans un mois de novembre.
Il a froid, sa jeunesse a perdu l’appétit;
N’a-t-il plus de famille ? On dirait bien que si…
Vient cogner à la porte, un père un peu inquiet :
« Tu sais bien, mon fiston, que tu peux me parler ! »
Mais bien sûr, tout va bien ! Ainsi vaine méfiance…
Le déni se conjugue avec la dépendance.
Il a donc dix-huit ans et la vie devant lui.
Peut-on le gratifier de s’en être sorti ?
J’ose espérer que oui ! Que son père ou moi-même
N’ait plus à délivrer ce genre de poème…
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"Le monde a soif d'amour : tu viendras l'apaiser." A. R.