Un soir d'été quand les feux du couchant embrasent les apics
Dans les reflets ambrés à l'écume accrochés je revoie mon biopic
Des éclats de ma vie, des bribes déchirées par vagues sporadiques
Et quelques fleurs qui poussent sur les friches fumées d'un passé chaotique
Sur les planches grisâtres de la jetée de bois, une bière à la main
Je regarde la nuit déposer sur le port son voile arachnéen...
Je me demande dans quel univers évoluera ma fille lorsque viendra demain,
Quand je ne serai plus qu'une étoile anonyme, une voix dans le lointain ?
Si j'avais les mots, la plume et le talent d'un Rudyiard Kipling
Aux pages écornées d'un cahier de brouillon j'écrirais quelques ligne
Un dogme, un testament ou j'lui dirais comment être un homme ma fille
Mais il n'y a pas de loi, la vérité souvent se trouve entre les lignes
La lune brille haut et revêt les contours d'une vision mystique
Les insectes de nuit dansent sous les falots leurs rondes acrobatiques
La bière commence à me rendre mélancolique
Je crois que je devrais cesser mes apartés éthylo-tabagiques
Un soir d’été quand lune et soleil partagent l’horizon
Seul sur le port j’oscille entre cœur et raison
Je lis sur les reflets sous les lignes de flottaison
Des mots tordus, des mots mêlés, je fais mes propres combinaisons
La houle et le ressac font claquer les cordages
Une barque emmène à son bord un vieux pêcheur hors d’age
L’esprit à la dérive, les coudes au bastingage
Je cherche mon regard dans le reflet de mon visage
Sous les pales lueurs des blafards réverbères
A mes démons nocturnes je lève ma dernière bière
Dans le ciel boréal déjà palissent les étoiles
Le jour va se lever, je vais mettre les voiles
Un matin d’été quand le fil bleu de l’aube s’étire sur l’horizon
De ma dernière canette il est temps d’écrire l’oraison
Je vais rejoindre ma ville et ses ruelles sombres
Me fondre dans la masse et perdre la raison
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dans l'eau est ma force
dans l'air est ma substance
dans la terre est ma vie
dans le feu est mon energie
vous etes mon 5 eme element