Quand tu viens m’effleurer soudain du bout des lèvres,
Je transpire déjà … La saveur d’une fièvre
Prête à tout avaler m’abreuve de promesses,
Tant j’ai soif d’apprendre à supplier l’ivresse !
Ă” promise Ă ma langue enfin libre de plaire
A ce goût souverain qui, d’un souffle, m’enterre
Au-delà d’être heureux… À quelle profondeur
Puis-je troquer mon air contre cette liqueur ?
Et enfin respirer le vertige insouciant
Qui tangue… et qui trébuche - il est vrai - par moment,
C’est le prix à payer. N’as-tu point de pitié
Pour celui qui se noie dans un verre brisé ?
A ma gorge faisant acte de résistance
Et qui trinque au succès d’une autre dépendance…
L’élixir est versé, me voilà enivré
Par l’intense chaleur d’un regard embrouillé.
Fixe-moi dans les yeux et dis-moi, de nous deux,
Lequel ressent pour l’autre un élan amoureux,
Quand tu me déshabilles et rachètes mon âme
Pour la vendre aux frissons d’une nuit à trois grammes ?
Je t’aime, c’est un fait. Qu’il est vain de nier
La beauté parfumée qui m’a éclaboussé
Le jour où mes quatrains ont goûté la boisson
Qui déborde parfois un peu trop du flacon.
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"Le monde a soif d'amour : tu viendras l'apaiser." A. R.