Oyez si m'en croyez...
Vous fûtes mon Amie une étoile filante
Qui ne put s’héberger en un lieu déjà pris.
De chaste dilection votre cœur fut surpris
Succombant en silence à la flamme brûlante.
Aujourd’hui le temps presse et l’horloge parlante
Vous dit de passer outre et d’un port mieux compris
D’avouer cet élan qui flambe en for épris.
On ne doit jamais taire une ferveur galante.
Oyez si m’en croyez ce doux appel lointain
Qui se veut platonique et aussi puritain.
Tous deux nous sommes seuls dans ce benêt silence.
Quelqu’un le dit fort bien : cueillez dès aujourd’hui
La rose qui paraît puis faites-vous violence
Pour venir marteler le battant de mon huis.