Avec mes excuses, ce poème en guise de défoulement exacerbé
D'une bêtise à l'autre
Je sortais, épuisé, des forêts en plastique
-Où ne volent jamais des nuées de moustiques-
Aux grands ronciers faits de polymère expansé
Et des rochers géants construits en PVC.
J'avais franchi à sec des ruisseaux où l'eau douce
Était représentèe en polymère mousse...
Et des fils, en nylon, soutenaient l'araignée
En polypropylène et en fibre soufflée.
M'étant régénéré en respirant l'air pur
Qui suinte à foison de l'ABS dur
Je pensais à mon serre aux époques d'antan
Où l'on ne respirait que du vulgaire vent
Où les forêts changeaient sans arrêt de la sorte
Qu'après feuille nouvelle arrivait feuille morte.
Je pensais au progrès qui nous vaut maintenant
Que la feuille en plastique est verte tout le temps
Que les ruisseaux jamais au grand jamais ne sèchent
Même si on ne peut y aller à la pêche.
Je sortais donc de là , épuisé, sur les dents
Pour gagner cet Eden que l'écolo défend...
Je pensais y jouir d'un progrès tout nouveau
Qui nous eut conservé à l'abri des bobos
Nos ronces, nos fourrés, nos broussailles sauvages
Nos guérets, nos coteaux, nos prés, nos marécages !
Hélas ! je déchantais dès que je vis l'ouvrage
Qu'on mettait en chantier pour changer de visage.
Et je vis les moyens qu'on mettait en action...
Pour arriver enfin à moins de pollution...
Nous ne polluerons plus notre planète mère !
Donc, au lieu de bifteck, broutons de la fougère,
Bouchons le trou du cul des vaches dans les prés
Il leur est défendu, comme à nous, de péter.
Au lieu de ce moteur abominable et laid,
Préférons revenir au bœuf et au baudet.
De la nature au moins, eux, ils en prennent soin,
Imitons les, mangeons de la paille et du foin...
Allumons la brindille avec une étincelle
Tirée de ce silex que l'on trouve à la pelle
Quant à parler, écrire, il n'en est plus question
A tout ce temps perdu on préfère l'action
Si on parle toujours, on ne fera plus rien,
Un grognement suffit comme aux magdaléniens...
Mais, quand le ventre creux et l'hiver revenu
On cherche le mammouth... on ne le trouve plus !
Puis, grâce à ce progrès, l'Homme moderne hiberne,
Tout naturellement au fin fond des cavernes,
Vêtu d'une peau d'ours et ça, gratuitement,
A l'abri du soleil, de la pluie et du vent.
Plus besoin d'énergie, plus besoin de construire,
Gagnons les profondeurs, arrêtons de détruire...
L'Homme oubliera alors ses ancêtres maudits
Et adviendra enfin l'ère du Paradis
Vive l'écologie et vite retournons
Aux beaux temps que vivait l'Homme de Cro Magnon !!
NOTA BENE
Cependant il est clair qu'en seront exemptés
Les banquiers, les puissants, les personnalités !!
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Avec mes amitiés
Alain
Pour voir mon site : Mes vers à moi
""- Ah ! Monsieur ! Que seraient les hommes sans les femmes ?
- Ah ! Madame ! Ils seraient rares ! Très rares !""
(Mark Twain)