Je suis écœuré,
Par ces ruisseaux couleur de rouille,
Par ces fleuves placides sans poisson,
Je suis écœuré, par ces mégots par dizaines
Laissés sur la jetée du petit port de Tinduff,
Je suis écœuré, par cette cannette orange
Abandonnée devant la grève de Kerdrein,
Je suis écœuré, je noie ma colère dans la mer
Devant ce paquet de chips vide
Qu’on a laissé sur l’herbe en pleurs,
et je ne parle pas des menus Mac Donald
Que les jeunes abandonnent le week-end,
Je suis écœuré, par ce pot de peinture en plastique
Traînant dans la nature,
Je suis écœuré, par ce tas de détritus à l’entrée du champ
Où parfois j’aperçois des chevreuils et des sangliers,
Je suis écœuré, par ce morceau de plastique
bleu et éclaté sur le sentier de randonnée,
Par ces mouchoirs de papier au même endroit,
Ce plastique défie le temps et l’air pour des centaines d’années,
Je suis écœuré, par cette épave de voiture
Qu’un agriculteur a caché dans son champ,
Par la bouteille de plastique jetée dans le talus,
Je suis écœuré, mille fois,
par l’insouciance des comportements,
Je suis écœuré, par l’odeur de gaz oïl, qui flotte l’après midi
dans les rues de la métropole,
Je suis écœuré, mille fois, et plus,
Par ces comportements que je ne comprends pas,
Nous ne vivons pas sur la même planète,
Nous n’avons pas reçu la même éducation
De devoir l’écrire encore m’écœure tout autant .


PS, je ne parle que de ce que je vois dans ma ballade quotidienne
imaginez à l’échelle de la planète, la catastrophe.