Puisque tu l’as aimé, bien plus - évidemment -
Que je ne le voudrais. M’aimes-tu, à présent,
Plus fort que ce passé composé d’illusions ?
Comment s’appelait-il ? Ai-je oublié son nom…
Sous le flot de mon encre, une seule rature
Vient accuser la gomme - Ă” si laide Ă©criture -
De cacher votre union au fond d’un souvenir
Qui ment au grand amour comme, ici, je respire.
Comme si, sur tes lèvres au goût d’éternité,
Demeuraient ces trois mots perdus Ă tout jamais;
Qu’il n’a pas su t’écrire… Aussi l’ai-je trop dit :
Je t’aime, c’est un fait, joliment plus que lui !
Et si c’est, avant peu, l’autre que tu choisis,
N’oublie pas que ton cœur m’a déjà accueilli
Dans son antre… Y a-t-il de la place pour deux
Sans que tu ne le vois comme un maître des lieux ?
Que tu aies simplement du mal à l’oublier
Ou qu’il te reste en bouche un goût d’inachevé,
Je sais bien que cela ne se demande pas
Mais sous la couverture, Ă©crit-il mieux que moi ?
Ainsi repose en paix, la plume de ton ex
Qui n’a su gribouiller qu’une histoire de sexe,
Passant juste à côté, entre nous - quelle chance ! -
De ce qui, aujourd’hui, flatte notre évidence.
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"Le monde a soif d'amour : tu viendras l'apaiser." A. R.