Jadis dans un beau bourg...
Jadis en mon quartier nous étions quelques uns
A taper le ballon dans la verte prairie.
Nous trouvions aux voisins des regards opportuns
Traitant notre combat d’allègre féérie !
D’autres fois, gambadant aux confins du village,
Nous partions pour lever des nids d’oiseaux prisés.
D’aucuns disaient, sans fard, aimer notre air volage
Mais craignaient de nous voir revenir os brisés.
En effet il fallait grimper parmi les branches
Afin de dénicher le lucratif trophée.
Nous avions peu d’écus mais les coudées bien franches
Pour aller dépenser sans être apostrophé.
Parfois plus sérieux, munis de quelque livre
Un ou deux compagnons venaient me divertir.
Sans être impérieux ce jeu me rendait ivre
Et les mots déclamés touchaient sans avertir.
Ce qui nous surprenait c’était la grande errance
Clou du vagabondage et de l’exploration.
Poursuivre de ses yeux, en son itinérance,
Un joli papillon causait l’admiration.
Et puis suivre le cours d’un ruisseau par sa rive
Était fort palpitant car parfois poissonneux.
Tour à tour nous marchions dans le flux de l’eau vive
Et certains trouvaient l’heur dans les fonds sablonneux.
Nul n’était estafette ou notoire rebelle
Mais nous étions chéris pour notre humain transport.
On nommait notre groupe aimable ribambelle
Qui pouvait circuler sans montrer passeport.