Devant la comtoise
Sur le cliché couleur, le temps semble estompé ;
Ils sont assis devant la pendule comtoise,
L'heure passe sur eux comme une ombre sournoise ;
L'un sur son grand fauteuil, l'autre le canapé.
Tout ce qu'ils ont acquis leurs mains l'ont vendangé ;
Sans pour cela leur faire existence bourgeoise ;
Personne à ce sujet ne peut leur chercher noise,
Leur front a transpiré le pain qu'ils ont mangé.
Ils ont aussi connu bien des vents, des tempêtes,
Des jours sombres, des pleurs, des plaisirs et des fêtes,
Dans les moments obscurs, ils ont fait de leur mieux.
On ne sait jamais tout, qui peut se faire juge,
Nous sommes de leur sang et pour cela nos Vieux
Seront notre fanal, notre ultime refuge.
desvers
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