Un soir, quittant le domicile de mes parents,
Avec mon mari, nous rentrions en voiture,
Quand un auto-stoppeur nous fit signe prudemment.
Ses chaussures jaunes ne semblaient pas à sa pointure!
Nous nous sommes arrêtés, afin de l'arracher
A cette nuit glaciale qui allait tout geler.
Installé à l'arrière, il nous a raconté,
Que routier de métier, on l'avait agressé!
Les gendarmes venaient de lui prêter un blouson,
Et de très jolies baskets qu'il portait aux pieds.
Mais il n'a pas voulu venir à la maison,
Pourtant, depuis la veille il n'avait pas mangé!
Il a demandé qu'on le dépose à la gare,
Pour que son patron y vienne le récupérer.
Il n'y avait plus de train, il était trop tard.
Comme son départ ne pouvait pas être avancé,
Et qu'il ne partirait plus qu'au petit matin,
Afin de ne pas passer la nuit dans le froid,
Il a enfin accepté qu'on le prenne en mains,
Et à nos yeux il avait fait le meilleur choix!
Démuni de tout son argent, de ses papiers,
Et puisqu'il voulait rester à proximité,
De son lieu de rendez-vous, dès l'aube arrivée,
C'est donc à l'hôtel que nous l'avons emmené.
Il a compris qu'il ne fallait pas hésiter,
Et que de tout coeur on était prêt à l'aider
Pour lui offrir la chambre, le petit-déjeuner.
C'est ensuite très gêné qu'il nous a remerciés.

Aujourd'hui encor, devant ce conte chaleureux,
Je ne sais lequel des trois était plus heureux.
C'est pourquoi en cette veille de fêtes et de bons voeux,
Je souhaite à tous de croiser le merveilleux.