Le livre de nos vies, fermé dans la main, sous les yeux étonnés
Malgré l'envie, nous n'en avons pas le courage pour l'ouvrir.
Relire notre passé, apprendre les mensonges qui nous ont tués
Connaître cet avenir dans lequel nos âmes iront un jour, finir.
Savoir qu'adviendra de la vie, où notre temps nous emmènera,
Sur ces chemins bordés d'épines ou blanches fleurs de lys.
Qui seront ces anges, aux cheveux d'or, que l'avenir emportera
Ailleurs, vers d'autres horizons, pour construire leurs oasis.
Nos yeux, nos rêves, ensuite, iront dans les contrées lointaines
LÃ d'ou personne, jamais n'en est venu, conter les mondes
Remplis de lilas blancs, où nous serons, dans les vertes plaines,
Nous écoutons en paix, le vent d'été sautillant sur les ondes.
Quand le soleil disparaîtra sous l'horizon, la lune, reine blanche,
Prendra, en maîtresse absolue, les rennes du jeu d'ombres.
Pieds ensanglantés par ces épines, dans lesquelles on marche,
Aveuglés par les larmes, perdus sur ces chemins si sombres.
Le paradis, c'est mué en enfer, les anges ont ôté leurs masques,
Des ailes qui sont tombées en poussière, les chairs brûlées.
Visage grimaçant, entouré par les flammes, les êtres fantasques
Nous hantent en voletant, ourdissant des noires bourrasques.
Le rêve laisse la place aux cauchemars, le blanc au noir corbeau,
Et rouge feu, vient remplacer le bleu du ciel, des étés calmes.
Quand a ta main, avec douceur et bonheur, j'ai passe cet anneau,
Qui pouvait voir, que la porte fut ouverte, aux âmes damnées.
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Pour voir la vraie beauté d'un éclat de la lumière il faut être dans le noir absolu...