Elle est seule dehors sur le banc des fumeurs,
Dans le froid rehaussé d’un doux soleil timide ;
Je devine d’ici la détresse et les pleurs
Qu’elle essaie de noyer dans un mouchoir candide.

Elle est sortie sans doute au moment où les larmes
Qui lui montaient aux yeux devenaient trop pesantes ;
Dans un bureau peuplé, quand le cœur se désarme
Mieux vaut faire sortir l’émotion débordante.

Je ne la connais pas … Peut-être aimerait-elle
L’espace d’un instant, n’être pas solitaire ;
Si je fumais, peut-être aurais-je été vers elle,
Mais (mal)heureusement, je n’ai pas ce travers !

Alors je reste au chaud dans mon bureau vitré
Sans plus la regarder, compatissant de loin
A sa souffrance aiguë … Puis l’envie de pleurer
S’étend tout doucement … pour finir me rejoint …