Plume d'or Inscrit le: 5/3/2008 De: Tunisie |
Houle d'amour Oh ! Tu souris, mais moi je pleure toujours…
Oh ! Tu souris, mais moi je pleure toujours ! Dis-moi, toi qui m’inspires tant d’amour, D’où te vient cette joie insensible ? D’où te vient cette inhumaine gaîté ? La tristesse n’a-t-elle jamais tenté Ton front lumineux et impassible ?
Ô, déesse dont l’amour me terrasse, Viens donc, ma charmante, que je t’embrasse, Car mon cœur par tes lèvres est apaisé ! Laisse-moi respirer ta douce haleine Qui sort, comme d’une coupe de liqueur pleine, De ta bouche, et qui aime à m’embraser !
Viens donc que je te parle de mon cœur, Du charme divin de tes yeux vainqueurs, De l’oubli de ta beauté vengeresse Et de la douceur de tes nobles attraits ! Chaque regard que tu m’envoies est un trait Dont la pointe me guérit et me blesse !
Viens donc que je te dise combien de vers Dont les échos empliront l’univers Ta superbe rébellion m’inspire ! Je te confesse, comme son crime un pécheur, Tout mon amour et toute ma pâleur Quand, loin de toi, mon cœur malade expire !
Ta chevelure est une radieuse couronne ; De l’herbe la plus vile tu fais un trône Quand tu y reposes tes deux pieds blancs ! Oh ! Ta chair est parfumée comme la rose ; Tu rayonnes sur le monde et sur les choses Et tu rayonnes sur mon cœur tremblant !
De tes yeux noirs la douce mélancolie Est un poison dont mon âme est remplie ; Mon esprit s’enivre de tes rayons Et se remplit de ton image pure, Comme on voit se remplir de verdure La terre, quand on sème dans les sillons !
Le blanc Zéphyr, qui caresse tes pieds nus, Jette dans ton âme des frissons inconnus, Tant ta douce virginité est chaste ! Tu les caches et tu fuis avec pudeur Les baisers innocents du vent boudeur Qui te chante, comme moi, un poème vaste !
Les fleurs que touche le pan de ta robe S’épanouissent, joyeuses, et tu te dérobes À leur radieux parfum, qui te bénit, Tant ta splendeur souffre la modestie ! Chaque parole, de ta bouche sortie, Est une douce louange, un chant infini !
Au-dessus de cette blanche montagne, De l’oiseau et du poète doux bagne, Vois-tu l’aurore éclore comme une fleur ? Et vois-tu resplendir l’aube enchantée Pareille, flamme par le vent irritée, Au visage d’un enfant mouillé de pleurs ?
C’est pour toi que le jour chasse la nuit, C’est pour toi que l’aube sainte reluit, Que Dieu allume le flambeau de l’aurore ! C’est pour tes yeux qu’est créée la beauté, Que du vaste azur descend la clarté, Et c’est pour toi que je vis encore !
Oh ! Pourquoi compter les jours qui passent Sans laisser jouir de l’amour nos âmes lasses ? Et pourquoi du bonheur s’épouvanter ? L’Avenir nous sourit, l’Avenir sans rides, Et le Passé, nostalgique et splendide, À nos oreilles ne cesse point de chanter !
Rappelle-toi ces caresses lumineuses, Ces baisers joyeux, ces larmes radieuses, Qui de nos cœurs unissaient les frissons ! Tous ces souvenirs, toutes ces victoires, N’ont point encor pâli dans ma mémoire Et hanteront mes éternelles chansons !
Que l’amour est doux ! Que la jeunesse Qui boit son nectar, est pleine de tendresse ! Vivons ! Vivons ! Et aimons sans mourir ! L’esprit est prudent ; l’âme est magnanime ! Un cœur fidèle est un présent sublime Que le Seigneur à l’homme daigne offrir !
L’amour est de Dieu la noble aumône ! L’homme qui voit de ses jours venir l’automne Rêve soudain de son printemps triomphant ! L’amour embellit les créatures, Rend leurs cœurs immenses comme la nature, La femme un reine et l’homme un enfant !
Qu’il nous emporte sur ses flots radieux ! Qu’il verse dans nos cœurs le miel des dieux ! Asseyons-nous, près de ce lac qui tremble, Et où on voit la lune se mirer ; De notre amour chantons le jour doré, Pareils à deux oiseaux qui chantent ensemble !
C’est du Chaos qu’a jailli le monde, Mais notre amour, de la paix profonde, Harmonieux et puissant, jaillira ! Notre amour est la douce métamorphose De nos cœurs intelligents en roses Dont le parfum à nos âmes suffira !
Je chanterai ton regard cupide Et les rayons de ton œil limpide ; Tu seras ma reine ; je serai ton roi ! Et je dirai à la Parque homicide : « Nous sommes immortels, comme les dieux candides, Et nous vivrons sans haine et sans désarroi ! »
Je dirai au jour : « Cache ton soleil ! Laisse-nous jouir de notre éternel sommeil ! » Et à la nuit : « Bien que tu sois sombre, Nos cœurs qui s’aiment sont lumineux ! Tu n’obscurciras point ces astres heureux Qui sont pleins de rayons comme toi d’ombres ! »
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