Je ne vis pas avec le soleil
Quand lui se couche je me réveille
Tout seul, tout seul,
De ses rayons multicolores
Il aime transpercer mon corps
En deuil, en deuil,
Moi je préfère de loin la lune
Sa clarté quand elle allume
Le seuil, le seuil.
Que c’est dur d’être un mangeur d’or
Ça fait des siècles que je suis mort
De peur, de peur,
Dis moi qui inventa l’aurore
Que je lui jette un mauvais sort
Destructeur, destructeur,
La vie me vole et puis me mord
Je traîne au bord de mes trésors
Trompeurs, trompeurs.
Et quand l’astre argenté ressort
Dans le ciel d’étoiles dénué
Je plonge dans le vide et m’en sors
Il paraît que je sais voler
Mes ailes invisibles me portent
Sur les toits des villes égarées
Puis j’attends patiemment qu’ils sortent
Avant de me laisser tomber.
Je ne vis pas avec le soleil
Quand il touche ma peau de flanelle
Je saigne, je saigne,
Ne m’éclairez pas si j’ai tort
Je pense ĂŞtre bien pire que mort
Eternel, Ă©ternel,
Le sang Ă©tanche Ă peine mes veines
Ma gourmandise est malsaine
Criminelle, criminelle.
Que c’est dur d’être un mangeur d’or
Aucune glace ne veut de moi
J’écris la valse de mes émois
Sur les mûrs de mon château fort
Faire pleurer le sang des vivants
Me rend triste mais plus fort.
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