Sous un ciel assombrit
Par de gros nuages gris
Déversant de fortes pluies
De jour comme de nuit
Jusqu’à provoquer le déluge
La colombe dans son refuge
Assiégée elle le fut
Au vu et au su
De tous les oiseaux
Tapis dans leurs nids
Retenant leurs sanglots
Étouffant leurs cris
De peur d’être punis
Par le grondement du tonnerre
A sa plus forte colère
Dont l’écho au loin porte
Jusqu’au seuil de leurs portes
La lune apeurée par l’éclair
Qui intensifie sa lumière
Pour qu’il la dévoile
Dans son immense dédale
Et punisse ses étoiles
Recouvre sa toile
Tant bien que mal
D’un immense voile
Les branches du chêne
Que les racines enchaînent
Avec courage et fureur
Ignorant même la peur
Défient haut le corps
A raison et non à tort
Le zéphyr et ses rafales
Qui leur fait pousser des râles
Dame chouette
Nullement inquiète
De la foudre en rage
Qui cause des ravages
Comme un trouble fête
Célèbre sa fête
En se mettant en quête
De tous ce qui est miettes
De tout ce qui somnole et dort
De tout ce qui est faible encore
De tout ce qui fournit des efforts
Pour survivre à sa mort
Demain encore la semence
En pleine dormance
Ne chantera les louanges des labours
Pleins d’amour
Demain encore la terre fertile
Sera toujours stérile
Tant que s’endort avril
Demain encore la mer affligée
Rejettera les filets
Tant que présents les raz de marée
Demain encore le jour en deuil
Ne sera en éveil
Tant qu’absent le soleil
Demain encore et encore plus fort
Jusqu’à la mort
Tant que la colombe mortifiée
Ne retrouvera sa souveraineté
Tant que la colombe assignée
Ne chantera sa liberté
Tant que la colombe pleure
Sur son malheur
Dédié à titre posthume, à Yasser Arafat, quand il était assiégé à Ramallah
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Celui qui éprouve du dégoût pour un arbre, ne doit pas profiter de son ombre.