MEMOIRES D’UNE SENTINELLE

Les yeux figés
Et les oreilles aux aguets
Il scrutait
Il jaugeait
Il braquait
Un être qui bougeait
Dans la pénombre d’un verger

Les doigts tremblants
Sa volonté semblant
Ne plus contenir
L’angoisse qui le déchire
Et l’idée du pire.
Entre « patience ! » ou « tire ! »
Il perdait la raison.

Son arme au poing
L’intrus au loin
avançait,
menaçait
de sa seule présence
l’éruption d’une violence
que nul n’en a besoin.

Dans son abri de fortune
il pria la lune
d’éclairer sa voie
de chasser son désarroi.
Mais un nuage complice
cachait le solstice,
Sinistre et taciturne

Les ténèbres l’enveloppaient
Le temps s’était arrêté
Son sens du devoir
Allait se déchoir
Aux pieds de sa survie
Et aux souvenirs de son amie
Et à leur union projetée.

Il allait fléchir
Il allait fuir
Quant un rayon d’éclair
Suivi de tonnerre
Effraya l’intrus
Et le met à nu
Vulnérable au tir.
Prêt à mourir.

A cet instant,
son doigt se crispa
et soudain, sa peur se dissipa
le sourire lui vint aux lèvres
et l’espoir inonda ses rêves
il libéra la gâchette
et dressa sa tête
l’ennemi qui suscita sa crainte
n’était en fait
qu’une malheureuse bête.

P.S. : souvenir amusant mais inoubliable du service .