La fille d'un rêve...

Les yeux se ferment, la paupière s'alourdit,
L'esprit tombe dans le puits du sommeil.
Ce kaléidoscope, il tourne à l'infini et ourdit
La trame colorée, qu'on oublie au réveil.

Derrière le voile qui se déchire dans la nuit,
Une belle fille en blanc lui tend la main,
En priant de rester dans ce rêve qui s'enfuit
Vers ces jours de joies sans lendemain.

S'approche, gracieusement, d'un pas léger,
Image gracile, muée par une brise d'été.
Visage dévoré par ses yeux, qui suggèrent
La lumière pâle, des deux étoiles vertes.

Sa robe, des voiles qui battent sous le vent,
Tourbillon pur, d'un lys blanc, étincelant.
Sa voix, murmure d'un ru cristallin, apaisant,
Qui sautille sur ses cailloux, en chantant.

Dans la musique des mots, l'amour résonne,
Tel un chœur d'anges aux voix célestes.
A travers les temps immémoriaux, ils prônent
La joie d'être aimé, oublier les tristesses.

Elle vient près de lui, mais l'aube rose, arrive
Les rayons du soleil estompent la vision.
Ils l'entourent, emportent, elle part à la dérive,
Au matin, tel la brume qui sorte du sillon.

Ce ne fut que mon rêve, le temps de ma nuit,
Dans un sommeil de plomb, sans étoiles,
Rempli de ces rêves doux que l'esprit remplit,
En peignant la vie, sur mes mornes toiles.

Acla, juin, 2008