Sur les bancs agités,
Sur les terrains de foot,
Sur mes genoux en croute,
J'ai eu droit de cité.

A l'authenticité,
Aux serments du silence,
Aux devoirs de confiance,
J'ai eu droit de cité.

Sous couvert d'exister,
Saoul à chaque délire
Sous l'ivresse des rires,
J'ai eu droit de cité.

Aux copains enchantés,
Aux besoins, aux secours,
A mes premiers amours,
J'ai eu droit de cité.

Pour la sincérité,
Pour le bien, pour le mal,
Pour ce respect bestial,
J'ai eu droit de cité.

Sur mes yeux déboités,
Sur mes mœurs d'insolence,
Sur mon cœur en errance,
J'ai eu droit de cité.

Aux espoirs dépités,
Aux chats noir de la ville,
Aux remontées de bile,
J'ai eu droit de cité.

Sous mes cieux dégoutés,
Sous un vieux capuchon,
Sous l'influx du chichon,
J'ai eu droit de cité.

Aux envies d'ébruiter,
A l'orgueil qui frétille,
A la sagesse en vrille,
J'ai eu droit de cité.

Pour ma sécurité,
Pour mes heures d'angoisse,
Pour les fiertés qu'on froisse,
J'ai eu droit de cité.

J'ai toujours de côté
Un Å“il qui sait encore
Que mon cœur se colore
Aux reliefs des cités.