J’étais
Sur des horizons sauvages, j’ai chevauché l’infini,
Enivré de plaisirs, fou d’envies,
Encombré de souvenirs mais libre.
Des soleils dans un filet d’espoir se cabraient,
Offrant aux jours un élan nouveau,
Des éclipses jonglaient dans le ciel avec des comètes
Et ma crinière rougeoyait dans l’éternité,
Souvent l’océan par des vagues incertaines
Tentait de lécher mes ailes angéliques
Mais leur souffle les courbait d’un silence divin
Et les abysses et les méandres de peur en hurlaient.
Ma voix résonnait parmi les étoiles qui en hommage,
Chaque fois que la nuit se colorait d’obscurité,
Peignaient sur ses flancs les traits de ma beauté,
Et les planètes dévotes inclinaient leurs anneaux,
J’étais un homme, un dieu, un esprit, un tout,
Force et faiblesse, omniscience et néant,
Mais désormais que suis-je sans l’amour mort ?
Mon cœur est une fleur étrange aux pétales clos,
Mon âme quelque part se mouche dans sa folie,
Et je demeure dans la solitude de mon flamboiement sans feu.
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