Plume de satin Inscrit le: 10/6/2008 De: France, Paris |
Les sombres nuages blancs I
J'aime vous regarder lors des matins d'été, Moutonneux nuages dans l'immensité bleue; L'aube rougissante, l'aurore hébétée, Donnant à vos formes, des charmes ténébreux !
Et je vous contemple lors des nuits étoilées, Vous, les sombres clartés, vagabonds sans bergers ; Quand vous broutez l'étoile, ô moutons envolés, Dans l'étendue noire des cieux dérangés.
J'aimerais vous suivre dans la course incessante, Au dessus des vagues, des lointaines contrées, Au dessus des hommes aux gloires éclatantes, Par delà l'horizon aux douceurs colorées.
J'aimerais vous mener à vos gaies destinées, Et insoucieux ainsi qu'un antique prophète, Annoncer le bonheur aux peuples malmenés Ouvrir en mes élans, les luxuriantes fêtes!
II
Cependant, coléreux, vous rougissez les mondes, Noyant les sociétés d'excès dévastateurs, En ces lieux qu'autrefois, par vos larmes fécondes Coulait le déluge, mystique et salvateur!
On vous connaît, parfois, tristes et menaçants Quand dans vos pleurs meurtris, le fiel remplace l’onde Et que vous recouvrez par delà l'océan, Un voile gris foncé ou un orage immonde !
Vous savez les craintes des peuples exaltés, O mauvais souverains, ô terribles prophètes ; Et c'est pour cela que vous êtes détestés Des matelots perdus lors des nuits de tempête !
III
Toutefois, vous restez, insoumis et rebelles, Et vous seuls menaçant le soleil et l'étoile, Vous pouvez recouvrir, et l'immensité belle, Et les hommes glorieux, dans vos ténébreux voiles
Et si l’aube est rouge lors des matins d'été, Et si vous nous cachez vos charmes ténébreux, Si l'aurore naïve est souvent habitée, C'est qu'après les peuples, vous blasphémez les cieux!
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