Sur les rivages de l'Amour...
Sur les rivages de l'Amour,
Deux corps se muaient chaque jour;
Se dévêtant, simple appareil,
Pour plonger en cette merveille.
De ces deux corps au coeur léger,
En l'innocente nudité,
Qui eût pu dire ce qu'il advint
Quand se rejoignirent leurs mains?
Braisés, ardents, de mille feux,
Deux coeurs alors firent aveu,
Et de deux corps firent deux âmes:
De l'un un sieur, l'autre une dame.
Alors en son sein enlacé,
L'Amour sentit passion brûler;
Et d'affluents pour amplifier,
Il fut donné mille baisers.
Leurs corps furent alors bercés
De cette eau par le vent muée:
De ce ressac, ce va et vient
Naquit le tendre chérubin!
Alain
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c'est toujours quand il est parti qu'on se rend compte que le bonheur était là !