Elles virent arriver le navire.
Comme toujours leurs chants
s'élevèrent, murmures d'eau
troublants, que le vent portait
vers les hommes, là où demeure
le regret des paysages lointains.
Elles virent passer le navire.
Nul ne succomba à leur charme,
ni voulut sombrer, séduit,
vers leurs seins de nacre,
leurs écailles de feu et corail,
sauf un homme au mât enchaîné.
Elles virent s'éloigner le navire.
Indifférent, sur la mer calme,
vers les îles et les pays allant;
ferme et inébranlable comme le destin,
libre comme l'oubli implacable,
ses voiles déployées au vent.
Mélancoliques, livides et craintives,
elles cessèrent de chanter, vieillirent,
de tous à jamais oubliées,
leur histoire perdue dans les souvenirs.
Elles ne voulaient que chanter,
ignorant que leurs voix menaient à la mort.
GALIA
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Il n'y a pas de chemin qui mène au bonheur....
....le bonheur est le chemin.