Les cris étouffés
J’ai dans la bouche des cris étouffés
Et en proie à détruire ce monde et d’autres équivalents,
Des cris de colère, de révoltes, de révolution,
Beaux comme le diable, assourdissants et suprĂŞme.
Qu’une de mes dents, croqueuses de vie, viennent à céder,
Et c’est tout un pan de l’univers qui s’écroule,
Alors je serre les mâchoires pour sauver vos existences que vous gâchez
Entre vos trente cinq heures et secret story…
Pourtant je vous aime
Moi qui ai sur vous la lucidité
Mais qui suis tout aussi prisonnier et abruti de consommation,
Je serre les mâchoires pour que les cris ne s’échappent
Et s’envolent en une énième plaie,
Je résiste et espère,
Mais les destins se fracassent sur l’écueil du Temps,
Epaves pour certains ! Monuments pour d’autres !
Le sel est le mĂŞme : Ă©rosion,
La chair est Ă nue, les os saillants,
Aveugle de sa propre mort, la vie se cogne aux murs de l’existence,
Pantin ridicule !
Y’a du comique dans tout çà ,
Du fou rire,
Non !
Le pantin tombe, culotte sur le nez…
Du fou rire !
Surtout pas !
Non !
Les dents se desserrent sous les spasmes,
Les cris s’échappent,
Les mondes hurlent d’horreur,
Larsen macabre !
Souffle clownesque !
Aaaaaahhhhhhhhhhhh !!!!!!!!
----------------