Nos pas sous Reims en pleurs d´automne nous mènent
Cimetière du Nord. Deux amours promènent
Leurs regards en des yeux curieux, si consentis,
Qu´ils s´ unissent au lieu des absents engloutis.
S´y côtoient marbre lustré de dorures
Et la pierre usée, nue de parures.
De cette humble stèle, au riche monument,
Tout est là , fait de paix, au recueil d´un moment.
C´est au secteur quinze que chapelle est née
D´une main d´artiste toute destinée
A l´âme mise aux siens ,sculptée, ciselée
Par l´abyssale foi qui nous est dévoilée.
Sur le fronton gauche est un ange abîmé,
Il doit être celui qui les a tant aimé.
Et pour dire à ses morts comme il leur ressemble
L´autre ange a disparu, dans tout son ensemble.
Eloignant le Malin qui âmes mendie,
Entre eux, un saint veille, une croix brandie
Mon oeil, s´émeut, franchit la porte au fer rouillé
Et se pose à l´autel qu´un long siècle a souillé
Ou François fit naître la Vierge en dormition,
Miracle de cet art objet de l´émotion,
C´est si beau et si pur que je suis prise ailleurs
Aux temps de mes aïeux, ô sublimes sculpteurs.
J´imagine au vingt- six, bis rue Lesage,
L´arrière grand-père, l´esprit à l´ouvrage
Et le coeur à ses morts, fort de réussite,
Eternisant là ceux qu´on ne ressuscite.
La Vierge, endormie dans son long suaire,
Exhale sa piété aux miens, les Haussaire.
Et durant qu´aux détails mon bonheur je cueille
Je sais derrière moi l´amour qui m´accueille.
Il est des visages écrits dans la pierre
Qu´on lit en silence comme une prière
Et lui, goûte à ce lieu, cet intense moment
Oú les miens m´honorent en mon recueillement.
Noble cathédrale défiant l´éternité
De notre chapelle n´aura l´intimité.
Il me prend par la main, nous sommes à l´émoi
Et nous partons sereins tant il m´aime pour moi.
GALIA
----------------
Il n'y a pas de chemin qui mène au bonheur....
....le bonheur est le chemin.