A ma défunte chérie.
Le flambeau ancestral de tendresse s‘est brusquement éteint
Avec ton départ prévu mais refusé le cœur lourd au destin
Et je te revois dans ton éclat de jeunesse perpétuelle
Le rouet agile entre tes doigts tissant nos racines dentelles
Avec tes mains de fée tu as su oindre les engrenages
Des poings rouillés dans ton entourage jusqu’à ta fin
Dans le goulot du sablier retourné
Glissait mon compte à rebours
Je revois le cœur en émoi le corps meurtri lourd
Mes sensations puériles
Tes éclats de rire subtiles
Tu énumérais un à un les souvenirs
Dogmes à transmettre aux tiens
Les récits uniques de ton enracinement lien
La genèse des origines devenue ta légende
Que tu défendais avec ta fougue féconde
Brisant toute résistance tout refus malsain
Assise jambes allongées devant notre dessein
Autour de toi les ouies les plus inattentives s’excitaient
Les ironies les plus sarcastiques s’écartaient
Les rebelles les plus récalcitrants s’amadouaient
Et tes aînés attendris par ta sagesse te louaient
Tu incrustais le sillon héroïque de tes aïeuls venus de loin
Dans notre mémoire tatouée à jamais avec soin
Dors sois tranquille
Ta volonté sera fertile
Ta descendance ne pourra jamais oublié
Tu as prévu tu as enseigné tu as désigné ta succession
Et nul ne pourra enfreindre de la vie tes conceptions
L’amour intense que tu as semé perpétuera ton empire sacré
Les bourgeons de jeunesse sauront ce que tu leur as consacré
Femme cultivée illettrée maîtrisant sa force de savoir
Femme cultivée illettrée au savoir certain du devoir
La présence de ton regard approbateur nous accompagnera
A jamais tu le sais et ton sourire éternel approuvera.
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MB CANDIDE