Dos à l’herbe humide de ces vastes plaines
Par des bolets, bordé, ombré d’un vieux chêne.
L’air que mille fragrances et senteurs embaument
Sur mon cœur, imprègne ses doux arômes.
Symphonies d’ivresse me murmure la brise
Paisible transe d’esprit en divine emprise.

Les yeux éblouis, une marguerite entre les dents
Suçant la sève de la nature et écoutant son chant.
L’azur pur, théâtre d’une course folle
Où des flocons touffus se bousculent et s’affolent.
Des ailes pressées des abeilles et des libellules
Vaquaient au ralenti sous mes yeux crédules...

Pas loin, un déluge de sang et de flammes
Sombrait dans l’abime d’innocentes âmes.
Une paix impossible au cœur de l’enfer
J’éprouve, pourtant, loin de cette guerre.
Sur cette terre d’apocalypse, ce géhenne,
Mon cœur jouissait à l’instant du divin Eden.