Plume de satin Inscrit le: 12/11/2008 De: idf |
concours à thèmes nov 2008 Empreinte de la digitale
Sous son immense et indolent corps laiteux coulent Les secrètes venelles ferreuses d’une pâle sanguine Esquissée d’une vallée où s’abreuvent les mâtines. Déjà , d’une humeur accore, certains montent et se saoulent.
D’abord, des ombres s’étirent, sautillent et oreilles chauvissent Puis entre les dents aurifiées, les longs cils du soleil Font plisser les yeux, pourtant effarés de malice, Des grimpeurs harnachés, aux joues pigmentées vermeil.
Dans ce pays où tout roule où tout plisse, Une suée cristalline ou un interstice banal Amenuisent nos humbles libertés animales Que de larmes les charmants hivers pâlissent.
Emmaillotée dans sa robe aux tissus chaulés La gironde mariée expose ses formes aux invités. Aux frondaisons, par-dessus tête, elle passe son pâle habit Et le monde découvre un corps jeune et épanoui.
Sur son doux velours pubien, des angles obtus Tatoués sur ses versants, qu’un œil mi-clos bornoie, Laissent échapper une fine fumée voulue Grisant le cyan où le simple sublime se noie.
Ma digitale ! Belle et fatale, pauvres cœurs ! Tes jambes de glace s’étirent, fardées de gouffres Jusqu’en en aval où les échos sont des chœurs. Peu m’en chaut, si je m’attache et je souffre.
Depuis ma belle amante, pure et passionnée, A l’heure où les naissances bruissent Tu m’as lentement recraché de tes cuisses, Faisant gémir mes proches et mes amis aimés.
Le cortège, au gré de tes rondeurs, a cheminé Pardonnant aux enivrants sommets sans cimes. Leurs sourires de cendre ont poudré ton silence de mime Comme le souvenir des guenilles de ceux qui t’ont aimée.
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