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Dans les jardins de mon enfance...

Dans les jardins de mon enfance, trônaient jadis de jolies fleurs,
L'une se nommait innocence, elle embaumait de ses senteurs;
Quand elle exécutait sa danse, nous mettait du baume au coeur
Dans un tourbillon de romance dont nous étions les acteurs...

Dans les jardins de mon enfance, on s'y imprégnait de l'odeur
De cette superbe insouciance qui ne met de barrière au coeur;
S'estompant depuis la naissance, peu à peu, elle se meurt,
Ereintée par moultes offenses que lui infligent ces chasseurs!

Dans les jardins de mon enfance, on y respirait le bonheur!
Oh! Ce n'était pas par chance, mais car on aimait la saveur
De cette délicatescence qui nourrissait notre coeur:
A bras ouverts, sans arrogance, on l'accueillait en nos demeures...

Dans les jardins de mon enfance, on faisait entrer la chaleur
Des flammes de ce feu intense animant tout de nos ardeurs,
Rênes de nos impatiences; nourrissant l'âtre de nos coeurs
Elles brûlaient en permanence refusant toute froideur...

Dans les jardins de mon enfance, trônaient jadis de jolies fleurs;
Le bouquet en est devenu rance et sont enfouies belles senteurs!
Aujourd'hui plus question de danse! Elle a laissé place à nos pleurs,
Provoqués par ce fer de lance, appelé vilement "honneur"...

Dans les jardins de mes souffrances où pullulent les "faux-coeurs",
Règne en maître l'insolence de ces mouettes au rire moqueur!
Au milieu d'un désert immense ne reste qu'un saule qui pleure,
Seul vestige de mon enfance à qui l'on a coupé les fleurs.



Alain

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c'est toujours quand il est parti qu'on se rend compte que le bonheur était là!