Plume de soie Inscrit le: 12/5/2008 De: Paris |
le grain de sable Il roulait, tranquille dans la mer D’un calme océan aquatique Parmi les requins, les chimères Les tilapias pacifiques
Sans poids, il se laissait bercer Au gré du mouvement précis Des vagues promises à s’échouer Superbes puis, en clapotis
Il connut l’existence divine De celles qui vivent l’éternité Ces douces nymphes des eaux salines Néréides de l’Antiquité
De ces seigneurs et de ces dieux Souverains comme Poséidon Occupés à s’occuper d’eux Au son du trompette Triton
Mais un jour, l’éternité meurt Et le voilà prêt à sortir Pousser par le puissant bonheur De grandir, de s’épanouir
Amphitrite vient de perdre les eaux Il se retrouve nu sur la plage Tremblant, sans le moindre oripeaux Mais serein, privilège de l’âge…
Soudain, le voilà dans un sceau Tapé, torturé, écrasé Ajouté au mur du château Pour une nouvelle éternité
Les dieux et les déesses sont morts Noyés dans leur perfection Lui se trouve dans le château-fort Prêt à contrer la moindre invasion
Il n’a pas vu l’énorme vague S’abattre, furieuse, puis détruire Ce beau rêve d’enfant qui prend l’eau et qu’il faudra bien reconstruire
Il disparaît, le grain de sable, dans l’océan de mes pensées La vie est un château de sable Fort et fragile, qu’il faut aimer…
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