Je me cogne à la prison du ciel. A E...
Je me cogne à la prison du ciel
Hirondelle perdue en confins d’irréel
A la recherche de ces infinis soleils
Englués au fond des vallées de merveilles
Tournoyant en cercles éperdus d’immense
Fébrile enfant comme soudain en transes
Je voudrais pour toujours décrocher vieilles lunes
Alourdie dans ma quête par d’ancestrales runes
Je frôle cimes d’arbres
En poussant cris de marbre
En tombeau de ma vie
Je me sens engloutie
Et puis je redescends en piqué maladroit
Happer quelque lumière aux confins des grands froids
Mes grandes migrations ne me sont que misère
J’avais rêvé l’Afrique me voilà en hiver
Oiselle sans boussole
Egarée un peu folle
Oh rendez moi mes ailes
Donnez moi ces printemps que je m’y fasse belle
Où sont ces crépuscules en confins de lumière
Qui m’offriront enfin ces espérances fières
Je veux crier au ciel mes chants d’été soyeux
Je veux à tire d’aile voleter vers les feux
De ces couchants si roses que les joues en frémissent
Me faire signe noir de nos amours prémisses
J’écrirai dans l’azur
Je serai des plus pures
Et au jour déclinant nous quitterons les sols
Vous et moi mon ami pourqu’enfin je m’envole…
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"Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue:
Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue.
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler:
Je sentis tout mon corps et transir et brûler."
Racine, "Phèdre"...