Par quel maléfice, ses cimes jadis fières
Disputent la terre aux herbes mesquines ?
L’ombre majestueuse n’est plus et les racines
Flétrissent et pleurent leur intime découvert.

Sur sa peau, le soleil cruel rumine sa colère,
Transperce son âme de flèches assassines.
Dépitées, ses feuilles, devenues orphelines,
L’abandonnent et cèdent aux vents et aux vers.

Brisé, ses branches frissonnent d’un ultime cri
Aux créatures qu’elles furent autrefois l’abri
Et, par les fruits et la sève, mère nourricière;

Mais Zéphyr lui ramène l’écho infini
D’un froid silence, hâtant son agonie
Que ses frères survivants muent en prières.