Que faire de mon grand corps, décidément bien embarrassant
Un mètre et des poussières à guider, gérer épuisant,
Pour me compliquer la tache, aujourd'hui il se fait fainéant,
Où est passée le cerveau, je suppose parti dans ses errances !
Les jambes qui tricotent une envie de parcourir les routes vagabondes,
Les mains qui s'agitent en désaccords avec mes bras qui m'en tombent,
Le tronc en léthargie, feint la douleur et s'obstine à ne pas répondre
La tête là haut, dans ses cimes ne cesse de se morfondre !
Mais quels sont donc ses joyeux battements à tout rompre,
C'est petit cœur bondissant, loin de tout ces idées sombres,
Émoustillé, déclamant ses émotions à qui veut bien entendre,
Secouant tout sur son passage, de sa joie de vivre à reprendre !
Tête si je ne m'abuse, n'as-tu pas le devoir,
Dans toutes situations de garder ton sang-froid,
De te chauffer ainsi les idées, tu n'as point le droit,
Cela sans de faire offense, m'appartient pour exprimer mes émois
Vos façons me donnent du tourment, sans vous nulle rencontre,
En ce qui te concerne tronc, je te trouves bien conciliant à rompre,
Combien de batailles sans te plaindre, n'as-tu pas affrontées,
Voudrais-tu bien bomber le torse que dis-je, un peu de fierté !
Debout, prenez donc exemple sur les membres jambes et mains,
Sans réfléchir, chaque jour fidèles elles enchainent le quotidien,
Qu'importes les nouvelles , elles écoutent mes doux refrains,
Tristes ou gais je les sais avides de voir naître des lendemains !
Le cerveau devant un tels sermon, revient en trompe,
Cherchant mille excuses,ne sais que faire pour corroborer,
Toutes ses idées avouons-le, ne tournant pas toujours ronds,
Enfin les envies me reviennent, sur mes deux pieds me voilà requinquée .LMP
----------------
L'homme raisonnable s'adapte au monde, celui qui est déraisonnable persiste à vouloir adapter le monde à lui-même.
Aussi tout progrés dépend de l'homme déraisonnanble;
Georges Bernard Shaw.