Des allées ombragées courant à l'infini,
Des caveaux par milliers en un choeur réunis,
Des passants, des oiseaux, des âmes à leur aise,
C'est ainsi que je songe au vieux Père Lachaise;
Imprégné de parfums aux relents séculaires,
Ce lieu me semble orné d'étoiles millénaires;
Royaume des auteurs, acteurs et musiciens,
Des peintres, des sculpteurs et autres écrivains,
J'aime m'y promener, tenter de découvrir
Quel endroit fut choisi, avant que de mourir,
Par tel ou tel géant de la littérature,
Du cinéma, théâtre ou encore peinture
Pour, jusqu'au plus profond de toute éternité,
Y rester reposer sans jamais le quitter.
De Balzac à Callas en passant par Musset,
Morrison, Proust, Seurat, Pérec et Signoret,
Modigliani, Piaf, Bécaud, Ingres, Eluard,
Chacun d'eux a voulu y dormir tôt ou tard;
Pour vous les citer tous il me faudrait cent ans,
Fugain vous le dirait: je n'aurai pas le temps!
O que j'aime y aller, lorsqu'en la capitale
J'ai bonheur de me rendre avec fièvre animale;
Oui, j'adore y flâner, accompagné ou seul,
Au milieu de son nombre effarant de linceuls,
Au milieu des esprits qui, depuis loin, l'habitent
Et me font regretter quand, au soir, je le quitte
Après une journée entre ses bras passée,
De n'avoir point le droit, une fois trépassé,
D'y demeurer toujours, moi poète inconnu,
Auprès de ses génies au Zénith parvenus.
Jean-Paul.
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Vivre ses rêves