C'est un vieux château français, ses parois sans teint
Partent à l'infini ainsi qu'un océan;
Nous approchant furtivement par le jardin,
Un frisson vif dans notre dos glisse, enivrant;
Voilà qu'à présent nous sommes hypnotisés,
Paralysés devant sa porte gigantesque,
Prêts à entrer dans le monstre tant redouté
Qui vit dans l'entité qu'est notre esprit grotesque;
La porte s'ouvre et laisse apparaître soudain
Un hall immense et envoûtant, aux murs duquel
Des tableaux pendent, fixés là , tristes témoins
Du temps passé, des beaux penchants et des querelles;
Nos yeux se tournent vers la droite où se situe
Un grand escalier fait de marbre et dont l'éclat
Nous invite à gravir ses marches si ardues,
Figurant un mont aux stupéfiants appâts;
D'un pas fort hésitant nous allons tout là -haut
Où, soi-disant, le fantôme des lieux nous va
Conter grivoisement l'histoire du château
Dans lequel naguère vivait sieur Godefroy;
Il est trop tard pour nous retourner sur nos pas!
Soyons lucides et bravons avec courage
L'expérience folle que nous vivons là ,
Au coeur même du temps qui marque nos visages;
Subitement, l'ombre d'une ombre passe, et puis
Deux yeux vermeils nous observent, éblouissants!
Serait-ce bien l'être tant attendu, celui
Protégé par les Dieux et craint par les vivants?
Nous sommes envahis par des pensées anciennes,
Issues de maints esprits ayant vécu ici
Et dès lors nous sentons, en nos âmes terriennes,
Qu'après la mort physique règne une autre vie.
Jean-Paul.
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Vivre ses rêves