Certes ne suis-je point Guillaume Apollinaire,
Encore moins Rimbaud ou Charles Baudelaire!
Rien ne me sert non plus, en vain, de m'alarmer
Devant les vers abscons du monstre Mallarmé;
J'ai miré, admiré, au souffle de Victor
Hugo, tous les voiliers qui s'éloignent à tort
Et souvent essayé, du sommet de mon char,
D'approcher les sentiers tracés par René Char
Mais je me retrouvais aussi nu que Fantine,
Emporté par des flots propres à Lamartine;
Frileux est mon esprit! Paré de douce laine,
Il ne pourra jamais à celui de Verlaine
Se mesurer. Mais foin d'illustres parangons!
Révérons, pour finir, les rimes d'Aragon.
Alors que faire, las, m'interrompre d'écrire,
Lâchant cette passion au risque de l'occire?
Non! Tant pis, que perdurent mes velléités;
Que mon âme s'épure de ces déités
Inaccessibles à ce mirifique don
Que madame Nature, en un jour d'abandon,
A cependant voulu m'offrir pour compenser
L'absence de génie qui eût pu m'offenser.
Jean-Paul.
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Vivre ses rêves