Dans la fumée aveuglante,
Au milieu des décombres,
Un enfant est la qui se lamente.
Depuis le matin il erre comme une ombre,
Appelant en pleurant sa mère disparue.
Il se souvient encore, fiévreux,
Des bombes qui ont pilonné la rue.
Ses vêtement sont troués, des larmes mouillent ses yeux,
Il est presque nu.
Où est donc sa famille? Il est seul !
Il ne sait pas encore, pauvre innocent,
Que sa mère gît sous un linceul,
Et que son père baigne dans le sang !
Oh ! guerre ! Jusqu'à quand séviras-tu ?
Est-il possible que des être humains,
Que l'intelligence habite, se haïssent et se tuent ?
Pendant que d'autres pays s'enivrent de vins,
Est-il possible que d'autres se meurent,
Noyé dans la misère et la faim?
Comment vivre dans une ville où l'on a peur,
Peur de ce que sera demain !
Allons-nous longtemps fermer les yeux
Sur ces mères qui crient,
Sur ces enfants qui pleurent, sur ces vieux
Qui tremblent ? Regardez donc ce cercueil qui suit
Lentement celui le précède, et regardez celui
Qui vient ensuite, et encore, et encore!
Sortons ces pauvres gens de la nuit
Qui les enveloppe ; arrachons-les a leur sort!
Soyons pour eux des flambeaux, des sauveurs!
Partageons avec eux notre amour pour la vie ;
Ouvrons-leur une porte vers le bonheur,
Une place où la lumière lui!