Mon enfant...
Mon enfant...
Un doux soir de printemps
Et une nuit d'été,
Mes bras se sont ouverts
Et refermés sur toi
Pour la première fois.
Aucune joie au monde
Ne pourra égaler
Celle de cet instant-là ,
De la première fois
De t'avoir contre moi.
Ton premier cri,
Ton premier "oui",
Je les ai tout en moi
Comme le secret du monde,
Le trésor ineffable,
Caché, inépuisé, dispersé,
Retrouvé aux rivages de vie,
Au large des sommeils,
Aux confins de la mort,
Livré à l'incertain.
Emerveillée de toi,
Présente et étrangère
A chacun de tes pas,
Veillant tes joies, tes peines,
La moindre de tes fièvres,
Mon enfant,
J'étais là , près de toi
Je suis là , près de toi...
Aujourd'hui tu t'éloignes,
Et je suis obstinée
A observer tes voies,
A croire en tes chemins,
A les vouloir pour toi
Soleils, étoiles au ciel.
Mon enfant...
Je sais bien que tu n'es pas à moi.
Tu es à la vie qui t'énivre,
Tu es au brouillard, Ã la nuit,
Tu es au vent qui t'en délivre.
Mon enfant...
Je sais tes joies, tes peines,
Les chagrins que tu ne me dis pas
Et ne peux rien pour toi
Qui t'offre à tous les vents.
Que les vents te soulèvent,
Les bons et les mauvais,
Les brises et les tempêtes,
Mais qu'ils t'emmènent vers...
Qu'ils te conduisent à toi.
Mon enfant...
A présent je te confie au temps,
A l'univers, ton ciel, ta terre,
Au souffle plus grand que moi
Et comme la première fois
Blotti tout contre moi,
Je t'ouvre grand mes bras.
(à chacun de mes deux garçons)
Marie-Claude
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Jamais je n'irai
Aussi loin que me conduit
Le chemin d'amour
(haïku de Hyacinthe Vulliez-"la joie d'être"-Ed "les Amis de Crespiat")