je me vois....
Je me vois, dans longtemps, très vieux, fatigué
Plus rien ne restera du gros bébé rieur
Qui sut te faire rire et emballer ton cœur
Et qui de l’Achéron arrivera au gué
Je serai au chalet, sur la terrasse claire
Assis dans un fauteuil, et Ă©coutant les pins
Sachant que ce jour lĂ sera sans lendemain
Quoi que l’on puisse dire ou que l’on puisse faire.
Et toi, tu seras lĂ , toi mon amour si doux
Car tu seras resté compagnon assidu
Tu auras tout compris et sera accouru
Pour ce dernier instant se passant entre nous.
Tu viendras près de moi, embrasseras mes yeux
Qui t’auront tant parlé, mais ne verrons plus rien
Tu frôleras ma lèvre et me feras du bien
Rien que par ta présence et je serai bien mieux
Nous resterons longtemps serrés l’un contre l’autre
L’un par peur du départ, l’autre de la rupture
Mais nos deux âmes brilleront, tellement pures
Car aucun amour ne peut dépasser le nôtre
Je te prendrai la main, je mettrai un baiser
Sur tes doigts maintenant marqués par les épreuves.
De mon amour pour toi, tu n’auras d’autre preuve
Que sur mon cœur si las je viendrai la poser.
Te sachant près de moi, non je n’aurai plus peur
Et j’affronterai la fin sans me révolter
Quand tout est consommé, rien ne sert de lutter
Il faut donc accepter de partir sans rancœur.
C’est ainsi que je veux franchir la ligne claire
C’est toi qui dois sentir mon dernier battement
C’est à toi qu’il est dû, mon doux et cher amant
Qui depuis tant d’années de ma vie tout éclaire
Tu seras l’ultime perception de mes mains
Oui, tu seras mon guide en ce moment de doute
Et tu me conduiras tendrement sur la route
Où brille la lumière qui n’a pas de fin
Le 17 août 2005
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Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)