L’antichambre
Maman est là couchée sur son lit d’hôpital,
Nos larmes conjuguent notre lien parental.
Pourquoi ce calvaire perpétré dans l’attente,
Ă€ quelle fin, la mort, est-elle si patiente ?
Dans son antichambre, nous l’attendons toujours,
Capricieuse, sans cœur, tournant sans cesse autour.
Ma mère aimée ressent le besoin d’en finir,
Moi, pleurant son amour sans aucun avenir.
Ne crains pas l’errance, ton fils va te guider,
Vers la luxuriance des bonheurs concédés.
Nous l’espérons encor jour après jour durant,
Tous deux, main dans la main, nos regards déchirants.
Unis par la douleur, sacrifice indécis.
Heure insaisissable, horizon imprécis.
Ultime prière demandant le départ,
Vers un beau paradis aux plaisirs sans rempart.
Voyage mérité, d’un plein temps de labeurs,
Au dénouement duquel reprendra vie son cœur.
Ne crains pas l’errance, ton fils va te guider,
Vers la luxuriance des bonheurs concédés.
Tu seras bien lĂ -bas, en attendant le jour
Ou je te rejoindrai, l’esprit chargé d’amour.
Tu m’as donné le jour, je ne l’oublierai pas,
Je t’accompagnerai jusqu’au bout du trépas.
Nous ferons ensemble le suprĂŞme chemin,
Escortés plaisamment par l’odeur du jasmin.
Tu m’as beaucoup chéri comme toutes les mères,
Je t’aime moi aussi le reste m’indiffère.
Ne crains pas l’errance, ton fils va te guider,
Vers la luxuriance des bonheurs concédés.
Daniel Lefebvre
(07.02.2009)
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L'antichambre